Reliance est le fruit d’une collaboration singulière entre quatre adolescentes billomoises et une artiste-peintre porteuse de Trisomie 21. Ce projet artistique, innovant et inclusif, a pu voir le jour grâce à la Municipalité de Billom et Enedis en partenariat avec Bi’Kigaï, le service jeunesse de Billom Communauté et l’association Cantacorda.
Un projet innovant
« C’est compliqué », répète souvent Manon Vichy. Effectivement, la complexité d’un tel projet tourne autour de la communication et du langage : parvenir à se faire comprendre au-delà des mots requiert d’aller chercher au fond de soi de nouvelles ressources.
Manon a l’habitude de partager des moments de création avec d’autres personnes dans les domaines du chant, de la danse, des marionnettes… mais c’est la première fois qu’elle se retrouve à peindre sur les mêmes toiles avec d’autres personnes, qu’elle dévoile sa technique, et donc qu’elle se dévoile.
Réciproquement, c’est la première fois que les adolescentes s’engagent dans un projet d’envergure qui les invitent à puiser dans leur imaginaire pour se relier à quelqu’un et partager une intimité hors du commun.
C’est dans le cocon de l’espace Eclosion, géré par l’association Cantacorda, qu’Elina, Elyssa, Lila, Manon et Sara ont pu donner et recevoir joie, bonheur et bien plus encore, accéder à leurs potentialités et créer ensemble une œuvre collective pour exprimer l’harmonie et l’unité.
Une œuvre collective et joyeuse
En trois jours, les filles, bien accompagnées, ont découvert de nouvelles manières de se connecter par l’intention d’une lecture, par l’harmonie des sons d’instruments de musique et par le chant et la danse.
Elles ont expérimenté différentes techniques de peinture, utilisé de la matière, réalisé des esquisses à l’issue d’exercices de visualisation à distance.
Elles se sont inspirées de l’environnement, de la nature, des 4 points cardinaux associés aux 4 éléments pour peindre 8 toiles de tailles diverses.
Elles ont discuté du regard porté sur la jeunesse, sur la place des femmes dans l’art et dans la société, sur les injustices et les différences.
Un court-métrage « fait maison »
Pour garder une trace de cette aventure et surtout encourager le monde à aller vers les personnes fragiles, en situation de handicap, mental ou physique, les filles ont souhaité que soit réalisé un court-métrage où elles racontent leur histoire et portent un message essentiel.
Elles l’ont présenté le jour de l’inauguration et souhaitent le diffuser dans les écoles, collèges, lycées, maisons des jeunes, centres sociaux… pour promouvoir le respect des différences, l’inclusion et l’importance d’apprendre à s’écouter et à ressentir pour mieux se relier aux autres.
Enfin, les adolescentes ont répondu à l’appel à projets jeunes de la MSA Auvergne afin d’obtenir une bourse qu’elles aimeraient offrir à Manon en guise de reconnaissance de son talent d’artiste.